Vous avez dit crypto ? - 3 Des cryptos pour Etats, banques centrales, GAFA et clubs de foot ?

Si la Banque de France a mené des expérimentations avec la technologie de la Blockchain, d’autres sont allées plus loin.

Des banques centrales expérimentent la crypto

Ainsi, Norges Bank, la banque centrale norvégienne, a publié un document de travail dans lequel elle envisage de développer une CBDC (Central bank digital currency) comme complément aux liquidités. Cette CBDC aurait pour but « d’assurer la confiance dans la monnaie et le système monétaire ». La Banque de Suède envisage également la création d’une couronne électronique car l’utilisation des billets et des pièces diminue en Suède. La banque centrale de l’Uruguay (BCU) a également présenté une initiative consistant à digitaliser le peso uruguayen en créant un e-peso.

Une alternative au dollar ?

Thether est une cryptomonnaie liée aux monnaies fiduciaires traditionnelles. Il existe actuellement des tokens Tether en dollars US (désignés par le symbole USD) et en euros (désignés par EUR). Un token de Tether rattaché au yen japonais (JPY) est en cours de réalisation. A l’inverse, des cryptos d’Etat pourraient permettre de bypasser le dollar et de contourner des sanctions internationales.

En février 2018, le Venezuela a été le premier pays à y avoir recours en lançant la Petro, une cryptomonnaie dont la valeur est indexée sur le prix du baril du pétrole vénézuélien (60 dollars à l’époque). Il a été créé pour permettre à Caracas de trouver de l’argent frais sur les marchés alors que les États-Unis interdisent à quiconque d’acheter du pétrole vénézuélien sous peine de sanctions.

Pour l’Iran, qui étudie également la question, l’objectif serait plus de conserver des relations économiques avec l’étranger que de lever des fonds. En effet, l’utilisation d’un “crypto-rial” permettrait d’éviter l’utilisation du dollar US lors d’une transaction internationale. Dans le cas d’une entreprise française qui ferait du commerce avec Téhéran, elle recevrait cette cryptomonnaie qu’elle échangerait ensuite contre des bitcoins et enfin des euros. Si aucun dollar n’est utilisé dans le processus, les États-Unis ne pourront pas se mêler au jeu.

"Prenons des pays avec des institutions faibles et des devises nationales instables. Au lieu d'adopter la monnaie d'un autre pays, par exemple le dollar américain, ces économies pourraient connaître un usage croissant des monnaies virtuelles" Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, au sujet de la dollarisation 2.0.

Qu’en est-il des GAFA ?

Si en 2013, Amazon lançait aux Etats-Unis sa propre monnaie virtuelle, les Amazon Coins, elle n’est en rien comparable au Bitcoin ou à toutes les autres monnaies virtuelles. Les Amazon Coins n'ont rien d'anonyme ni de décentralisé, et n'ont pas de cotation propre. Il s'agit simplement d'une réserve d'argent libellée en "Amazon Coins" qui ne peut être dépensée que chez Amazon, avec un cours fixe. Amazon avait lancé sa monnaie sur la base d'une stricte parité avec le dollar, un centime équivalant à 1 Amazon Coin.

Pour son lancement en France, le géant a choisi de conserver ce modèle très simple, en le basant cette fois-ci sur l'euro. Un choix qui montre qu'Amazon ne cherche pas (pour le moment ?) à créer une nouvelle monnaie à échelle mondiale. Si la création d’une monnaie virtuelle pour la marketplace n’est pas officielle, Mark Zuckerberg a confirmé qu’il considérait fortement la question : « Comme beaucoup d’autres entreprises, Facebook explore des moyens pour tirer parti de la technologie blockchain. » Facebook a donné naissance à une entité consacrée à la Blockchain dont David Marcus, ancien responsable de Messenger, a pris la tête. Avant de rejoindre chez Facebook, Marcus était président de PayPal. Il a également la particularité d’avoir investi très tôt dans le Bitcoin et de faire partie du conseil d’administration de Coinbase…

Facebook s'était déjà initié au concept de monnaie virtuelle (sans qu'elle ne soit basée sur un registre distribué) en 2009 avec Facebook Credit. La fonctionnalité permettait alors aux utilisateurs de faire l'acquisition de biens virtuels notamment au sein de jeux comme Farmville. La fonctionnalité n'avait toutefois pas rencontré le succès escompté et avait été abandonnée deux années plus tard.

En attendant, c’est parti pour les clubs de foot !

Le PSG est le premier club de football qui va émettre sa cryptomonnaie. Le token (basé sur la plateforme blockchain Socios) offrira un droit de vote pour répondre à des questions soumises par le club. La Juventus de Turin a pris la même initiative avec pour objectif de se rapprocher de ses fans et de leur permettre d’avoir leur mot à dire sur la gestion et la ligne du club.

Via les tokens achetés, les supporters pourront en effet influer sur la politique de la Juve, notamment sur les questions posées par le club en ce qui concerne les choix du maillot de l’équipe, ou encore les matches amicaux, etc.