Contenu : un chantier du projet web à ne pas sous-estimer

Qu’ils soient textuels ou médias, le contenu, pourtant clé dans la réussite d’un projet web, constitue trop rarement un sujet anticipé et identifié comme étant à risque… à tort ! Si un « chantier » concerne bien l’ensemble des projets digitaux, refonte ou création de sites institutionnels, vitrines, marchands ou encore d’applications mobiles, c’est le contenu. Souvent, le planning été tenu jusqu’au bout, l’ensemble des bugs corrigés et recettés, mais la date de lancement est décalée pour cause de contenu en retard, ou pire encore, absent. Voici comment y remédier !

L’importance d’adresser le chantier contenu dès le début

Décalage de planning, dépassement de budget… Il va sans dire que les risques associés au contenu sont nombreux et impactant. Les conséquences dépassent largement le projet, se répercutant jusqu’à votre image de marque qui pâtira d’un contenu peu qualitatif au lancement de votre plateforme. Le retard pris à cause d’un contenu non-optimisé d’un point de vue SEO pourra également coûter cher à votre référencement.

Outre ces exemples liés à une mauvaise anticipation, le contenu s’avère également le meilleur cas de tests pour révéler des bugs, allant des défauts les plus cosmétiques, à ceux qui empêchent l’utilisation d’une fonctionnalité ou cassent un affichage. Rassurez-vous, des solutions existent pour bien adresser le sujet du contenu et le mener d’une main de maître. Comme souvent, l’anticipation est la clé, mais pas seulement…
 

Adresser le contenu comme un « projet dans le projet »

Dès le lancement du projet, le contenu doit être clairement identifié comme un chantier à part entière. Il devient alors nécessaire de partager auprès de l’ensemble des acteurs du projet l’importance de ce chantier et les risques associés. Une fois ce constat reconnu de tous, il restera à définir le chantier des contenus comme un « projet dans le projet » qui, à la manière de tout projet, dispose de sa propre structure :

  • Un pilote, le chef de projet spécifique aux contenus ;
  • Une équipe projet, en identifiant tous les acteurs et parties prenantes du sujet, internes comme externes. Elle comptera notamment les rédacteurs, experts SEO, relecteurs, traducteurs et intégrateurs. A noter qu’une même personne pourra cumuler plusieurs rôles ;
  • Une méthodologie adaptée, pour bien aborder les phases de conception, production et recette du contenu ; il peut également être pertinent de dédier une méthodologie spécifique aux contenus de type média ;
  • Un planning, établi en parallèle du planning global du projet web. Les deux plannings sont par ailleurs interdépendants en plusieurs jalons.

L’un des points clés dans le cadre d’un projet web avec utilisation d’un CMS est la date de début d’intégration du contenu, qui ne peut se faire que sur un back-office stabilisé afin d’éviter de perdre des données saisies. Il est donc primordial de démarrer cette saisie à une date raisonnable et communiquée suffisamment en amont. Cette date doit respecter le temps nécessaire à l’intégration et à la recette du contenu sans empiéter sur des développements toujours en cours, ou non testés.

Enfin, le chantier du contenu devra être suivi en parallèle du projet web, avec des instances dédiées car, bien qu’interdépendants, les deux projets font bien souvent appel à des acteurs différents.
 

Auditer l’existant pour déterminer l’approche UI

L’une des premières questions est déterminante dans la conception de la nouvelle plateforme : quel est le contenu dont nous disposons ? Dès la phase de conception de votre nouveau site internet, catégorisez le contenu selon 4 cas de figure :

  • Contenu repris à l’identique
  • Contenu supprimé (non repris)
  • Contenu à adapter (retravail nécessaire pour la nouvelle plateforme)
  • Contenu à créer

La réponse à cette question conditionne l’approche de conception des futures interfaces et vous confronte à deux possibilités :

  • Soit les maquettes des écrans se baseront sur du contenu existant que vous êtes en mesure de fournir ;
  • Soit les maquettes seront réalisées à partir de contenus fictifs, car vous ne disposez pas du contenu réaliste à date, et vous devrez par la suite produire votre futur contenu en intégrant les contraintes de présentation imposées par ces maquettes (longueurs de texte, format d’images, possibilité de mise en page, etc.).
     

Outiller chaque phase du projet en conséquence

De manière générale, six grandes étapes viennent rythmer le chantier contenu : production, validation, intégration, traduction, relecture et optimisation SEO. Si les acteurs impliqués varient selon le projet, il est nécessaire d’adresser une méthodologie et des outils adaptés lors de chacune des phases :

  1. Production

Pour la production de textes comme de médias, mettez en place un partage des fichiers à l’ensemble des membres de l’équipe pour éviter les problèmes de versioning. Classez vos fichiers de travail dans une arborescence de dossiers similaire à l’arborescence de votre future plateforme ; cela facilitera la navigation au sein des fichiers. Au dernier niveau de l’arborescence, prévoyez un dossier par page afin de rassembler dans un même endroit les textes et les images qui à intégrer sur une page donnée.

Soyez vigilant à ne pas utiliser d’éditeur de texte qui insert des balises de style cachées qui risquent de polluer l’affichage une fois sur site (c’est le cas des éditeurs les plus courants comme Microsoft Word). Toutefois, des outils en ligne comme Word2cleanhtml permettent de nettoyer votre texte avant de passer à l’étape de l’intégration.

  1. Validation(s)

Pour cette phase, il est essentiel de définir les workflows et acteurs impliqués. Trello est particulièrement utile pour suivre l’avancement du chantier. Créez une carte par page et déplacez-la dans un tableau partagé, selon les différentes étapes de la création à la validation sur le site.

  1. Intégration

La question se pose souvent de choisir entre intégration manuelle ou intégration automatique. La réponse dépend de votre capacité à fournir la donnée dans un format strict et des efforts de développement à déployer.

De manière générale, l’intégration automatique se recommande pour le contenu présent en grand nombre sur le site, et dont la structure se standardise facilement (pages produits, actualités…). Il sera alors important de définir au plus tôt des développements le format d’import attendu, et de pouvoir réaliser plusieurs tests avant de jouer les fichiers d’import définitifs sur l’environnement de production. Une intégration manuelle est préférable pour les pages à la structure plus complexe et difficile à uniformiser. Dans ce cas, utilisez un fichier d’intégration reprenant le même découpage que le back-office du site. L’utilisation d’Excel simplifie le travail de l’intégrateur avec la logique : un champ du back-office = 1 cellule.

Idéalement, prévoyez un fichier Excel par page pour limiter le risque de confusion et stockez-le dans un dossier contenant également les images et autres médias à intégrer à la page (qui seront identifiés par leur nom dans le fichier Excel). Si vous prévoyez cette structure dès la phase de production du contenu, vous gagnerez un temps précieux !

Enfin, gardez à l’esprit que l’intégration est un travail de chaîne et de masse. Pour être efficace, l’intégrateur doit avoir tous les éléments nécessaires à disposition et se contenter de copier/coller les données dans les champs correspondants du back-office. La phase de relecture et correction viendra plus tard.

  1. Traduction 

Cette étape peut être réalisée en amont de l’intégration, mais il est bien souvent plus facile de traduire vos contenus via l’interface de votre CMS. De nombreux plugins de traduction existent sur les CMS les plus répandus pour vous simplifier la tâche, et utiliser des traducteurs automatiques afin de dégrossir le travail.

  1. Relecture & correction

A ce stade, la recette du contenu se fait directement en ligne afin de pouvoir recetter la page dans son ensemble (texte et leur présentation, cohérence et harmonie avec les médias intégrés, etc…). Les corrections à apporter s’effectuent en direct avant publication de la page.

  1. Optimisation SEO finale

Une fois vos contenus finalisés et validés, votre expert SEO fera une dernière repasse d’optimisation technique pour s’assurer d’un bon référencement en fonction de vos objectifs sur les moteurs de recherche.

 

Que ce soit dans le cadre d’une refonte de site ou d’une création pure, le sujet du contenu se considère comme un « projet dans le projet », à adresser dès le lancement du projet web tant il le détermine dans sa conception et surtout, dans sa réussite. Le contenu est un facteur clef à ne pas négliger. Si ce chantier est particulièrement conséquent en phase d’initialisation, il se poursuit, sur des volumes différents, tout au long de la vie du site et la méthodologie mise en place avant le lancement vous permettra de gagner en productivité et en bonnes pratiques.

Publié sur Digital Mag

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