Pour réussir le design de votre projet digital, misez sur les tests !

Dans le monde des affaires, on dit souvent que pour réussir, une entreprise ne doit pas avoir peur du changement. Illustration parfaite, Twitter était à l’origine une plateforme de podcast, et on sait tous le chemin qu’a fait le petit oiseau bleu depuis. Instagram, Airbnb ou encore YouTube : tous ces géants ont connu des débuts bien différents des services qu’ils proposent aujourd’hui.  

Ils ont tous créé une solution qu’ils ont ensuite itérée sur la base des impressions et avis directement issus de leur marketplace. Après avoir pris le temps de soigneusement répondre aux besoins de leurs utilisateurs, ils se sont chacun adaptés à leur situation spécifique et ont pris des décisions commerciales qui se sont avérées très rentables sur le long terme. 

Ces concepts de changement, d’itération et de test des nouvelles idées s’appliquent également au design. Pour être un bon designer dans le monde de la tech, vous devez intégrer toutes les étapes du Design Thinking. Dans cet article, je vais vous faire part de mon expérience en matière d’intégration des principes du design thinking. Je mettrai en outre l’accent sur l’étape de test, trop souvent oubliée, et je vous montrerai comment un simple état d’esprit peut vous guider dans la bonne direction.  

Le design thinking, qu’est-ce que c’est ? 

Le concept de design thinking fait fureur de nos jours. Il n’y a pas que les designers qui appliquent ce mode de pensée à leur travail. En effet, des écoles ont utilisé le design thinking pour améliorer leurs systèmes pédagogiques, des entreprises l’ont intégré à leurs processus pour augmenter leur chiffre d’affaires tandis que d’autres y ont eu recours pour améliorer la qualité de leurs produits.  

Mais au fait, le design thinking, qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, disons qu’il s’agit d’un processus de résolution des problèmes qui identifie les besoins des utilisateurs et teste différentes idées en s’appuyant sur les impressions et avis d’utilisateurs réels.  

Le design thinking se découpe en cinq étapes : 

  1. La phase d’empathie : le designer observe l’utilisateur et sa façon d’interagir avec le problème. 
  2. La phase de définition : le designer tente de comprendre et de définir les points sensibles. 
  3. L’idéation : le designer propose différentes idées afin de parvenir à la meilleure solution. 
  4. Le prototypage : le designer concrétise ces idées. 
  5. La phase de test : le designer teste son prototype auprès d’utilisateurs réels et observe leurs interactions avec le prototype.  

Il s’agit d’un processus cyclique qui peut être répété jusqu’à ce que le designer estime avoir trouvé la bonne solution. L’essentiel, c’est de bien respecter chacune des phases au moins une fois pour valider l’idée initiale.  

En savoir plus sur notre offre Design Sprint

Les tests : l’étape négligée

En tant que designers, nous mettons en pratique le design thinking de manière naturelle, sans même y penser. En revanche, j’ai constaté que l’étape des tests est trop souvent négligée, voire complètement laissée de côté. 

 

En effet, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de remarquer que certains designers ne testent pas leurs prototypes auprès d’utilisateurs réels. Je ne sais pas si c’est dû à des contraintes de temps ou à un manque de financement ou de compétences, toujours est-il que cette étape est tout aussi importante que les autres. Sinon, comment peut-on valider ses idées ? Sans feedback, comment améliorer et itérer une solution ? Va-t-on simplement tabler sur des hypothèses jusqu’à la date fatidique du lancement de produit ? 

 

Le test d'un design est une étape tout aussi importante que les quatre autres, si ce n’est l’une des plus importantes ! Il ne faut donc surtout pas la mésestimer.  

Mettre en place le test avec un client 

Je me suis moi-même presque surpris à négliger cette phase de test. 

Nous travaillions avec un gros client pour qui il fallait déterminer le flux de commandes et de retours de son site de e-commerce. Nous essayions d’améliorer l’expérience utilisateur tout en répondant aux besoins logistiques du client. 

C’était un flux compliqué. Depuis la logistique jusqu’à la partie finances, de nombreux éléments dynamiques étaient impliqués rien que pour déclencher un retour, sans parler de tous les éléments nécessaires pour le reste du processus. 

Avec les parties prenantes, les designers et les développeurs, nous avons passé des semaines à comprendre les besoins en jeu, à proposer des idées et à itérer le design. Nous faisions sans cesse des allers-retours pour tenter de mettre au point la meilleure solution possible. C’est alors que je me suis rendu compte que nous avions oublié un aspect important.  

Tester nos idées.  

Nous avions été tellement absorbés par la création de la solution que nous n’avions jamais demandé à l’utilisateur ce qu’il en pensait. Nous étions tellement absorbés par les besoins de l’entreprise que nous en avions oublié ceux de l’utilisateur. Jusque-là, nous étions basiquement partis sur le principe que l’utilisateur apprécierait notre solution de design. 

J’ai alors tout stoppé en disant au client qu’il fallait tester ce flux auprès d’utilisateurs réels pour valider nos idées. Nous, les designers, sommes tellement concentrés sur les détails que nous perdons parfois de vue l’image d’ensemble. Peut-être que les impressions qui ressortiraient des tests nous aideraient à orienter le design dans une meilleure direction. 

Le client a accepté et nous avons donc mis en place l’environnement de test. Puisqu’il s’agissait d’un gros client, nous avons créé des prototypes extrêmement fidèles pour donner l’impression à l’utilisateur qu’il naviguait sur un vrai site. La mise en place a pris un peu de temps, mais le jeu en valait la chandelle.  

Obtenir la validation 

Heureusement, dans notre scénario de tests, les utilisateurs ont été en mesure de comprendre le flux impliqué. Il y a eu quelques ratés en cours de route, mais cela n’a fait que confirmer que nous devions itérer certains designs de notre côté. Nous sommes ressortis de cette réunion avec des tâches concrètes pour améliorer notre solution. Si nous avions anticipé cette méthode, nous aurions pu éviter de perdre plusieurs semaines en itérations inutiles.  

Test ne rime pas toujours avec complexe 

Tester un prototype n’est pas forcément une opération aussi compliquée. En effet, il n’y a pas toujours besoin de mettre en place un prototype de grande fidélité. Pour valider une idée, le simple dessin d’une maquette griffonné sur un bout de papier peut suffire. 

Dans notre situation, avec ce client précis, nous avons utilisé les outils Figma – pour créer les flux et le prototype fidèle – ainsi que Maze pour mettre en place le terrain de test et recueillir des données utiles sur la façon dont l’utilisateur interagissait avec le prototype. Avec juste ces deux programmes, nous avons pu créer un environnement de test à distance qui nous a fourni des tonnes d’informations exploitables. 

Testez, testez et re-testez ! 

J’espère avoir réussi à vous montrer l’importance de tester ses idées. En tant que designers, notre travail ne consiste pas seulement à créer de jolies choses, c’est aussi résoudre des problèmes de manière créative. Un processus comme le design thinking constitue dès lors une bonne approche pour assurer la réussite de vos designs digitaux. 

Ce qui compte, c’est de tester ses idées auprès d’utilisateurs réels, et de le faire souvent et de manière précoce. Les feedbacks directs d’utilisateurs réels sont tellement précieux. Ils peuvent vous faire économiser des heures de travail, de l’argent et même vous indiquer quand il est temps d’abandonner une idée pour passer à autre chose.