e-learning : un vecteur de la transformation digitale

La formation est assez représentative de l’évolution du monde économique alors qu’elle est un domaine très encadré. Logique : les lames de fond ne distinguent pas public et privé ni secteurs libres ou réglementés.

Du présentiel à la formation en ligne

Pensez au CNED. Cette entité de l’Education Nationale dispense depuis longtemps des formations à distance. Elle n’a pas attendu les canaux du digital, ni même de l’informatique pour le faire. C’était La Poste qui assurait le lien entre professeurs et apprenants. Aujourd’hui, elle a largement mis en place des modes de relations pédagogiques intégrant les moyens modernes tels que l’e-learning : le papier a fait la place à des modules de formation en ligne.

Vous avez maintenant accès à travers la plateforme FUN (France Université Numérique) à des MOOC (massive open online course), cette nouvelle façon de diffuser le savoir. Ces premières formes d’ouverture des campus universitaires, hors leurs murs, sur le web, étaient de simples vidéos de cours magistraux. Elles recourent aujourd’hui à la sophistication d’objets pédagogiques animés, dynamiques, interactifs.

Des canaux multiples

Comme souvent dans les (r)évolutions, l’idée qu’un mode chasse l’autre s’avère relatif, ils s’ajoutent plutôt. Le commerce en ligne s’est développé sans balayer pour autant les points de vente physiques : les banques sans agences restent rares, mais tous les établissements traditionnels ont mis en place, selon leur stratégie, soit une filiale, soit des services correspondant à ce besoin de relation connectée, mobile et rapide.Il en est de même pour la formation : l’e-learning n’a pas vocation à remplacer la pédagogie « présentielle ». Au contraire, ils peuvent se compléter dans des dispositifs mixtes de « blended learning » associant séances de formation classiques et accès à des ressources pédagogiques de type e-learning. FUN n’empêche pas les adeptes du Collège de France d’assister aux cours qu’il dispense toujours gratuitement et sans inscription, cette institution s’ouvrant parallèlement sur le web aux canaux de diffusion par le téléchargement documentaire, audio ou vidéo.

La diversification des formes d'e-learning

La formation non présentielle est en plein développement et multiplie ses supports. Les entreprises, inspirées par les MOOC, ont adapté ce concept de formation ouverte à leur sphère interne avec des COOC (Corporate Open Online Course) voire à des groupes spécifiques de salariés avec les SPOC (Small Private Online Course). Ces modules de formation utilisent les supports techniques de LMS (Learning Content Management System), plateformes de formation en ligne. Ils couvrent un très large panel d'objets pédagogiques aux formes diverses allant du plus simple, pas beaucoup plus sophistiqué qu'un diaporama Power Point, au plus élaboré, incluant animations, serious games, vidéos, quiz, etc.

Un module e-learning peut, selon le besoin, constituer un projet à part entière mené avec un prestataire spécialisé de ce type d'ingénierie pédagogique, ou être produit directement en interne par des opérationnels métiers utilisant des logiciels très accessibles de création de "rapid-learning". Ces outils permettent une plus grande réactivité, supprimant parfois l'intermédiation des services de formation entre les experts d'un sujet et les publics auprès desquels on souhaite le vulgariser.

Des moyens de formation ouverts mais contrôlés

Ces modules simples ou complexes sont installés et accessibles de la même façon sur un LMS. Les plateformes e-learning permettent de mettre à disposition les supports pédagogiques à des catégories d'apprenants ciblés ou très larges. Avec le multilingue on peut diffuser un même module à l'échelle internationale et garantir tout à la fois un niveau de connaissances homogène et la prise en compte de spécificités culturelles ou réglementaires. Mais, ces infrastructures techniques permettent aussi tout le contrôle souhaitable en la matière : mise à disposition ciblée des formations, statistiques de suivi et d'avancement dans les modules, comptabilisation des heures de formation, validation des acquis par des quiz, évaluation de la qualité des formations, adaptation des contenus.

Un levier multiple de transformation digitale

L'e-learning est un double vecteur de la transformation digitale :

  1. En s'appuyant sur la puissance de traitement d'un Big Data, l'offre de formation peut être optimisée. Les centres d'intérêts des prospects identifiés sur l'ensemble des réseaux sources d'information permettent de proposer une offre ciblée, adaptée et instantanée d'objets de formation. Avec des formations en ligne, le marketing des produits pédagogiques peut être beaucoup plus réactif et performant.
  2. En sens inverse, les données collectées sur les LMS sont riches d'informations sur vos centres d'intérêt : vous consultez un e-learning sur "Restaurer mon appartement" ? Voilà une donnée monnayable auprès des grandes enseignes de bricolage !... Et tandis que vous déroulez votre module d'e-learning, une offre promotionnelle atterrit dans votre boîte mails, par SMS sur votre smartphone ou directement sous forme de pub à l'écran de votre PC ou sur votre tablette.Ainsi, outre le fait que l'e-learning soit en lui-même une avancée vers la dématérialisation et les supports mobiles, ce nouveau format pédagogique est un élément voire un point d'entrée possible pour des projets de transformation digitale.

Un accompagnement indispensable de la transformation digitale

La transformation digitale nécessite une évolution des esprits si on souhaite s’assurer de l’adhésion du maximum d’acteurs à cette nécessaire adaptation. Pour éviter les résistances possibles, comme dans tout changement, il est indispensable d’y préparer les salariés et d’identifier ceux qui constituent les forces d’appui pour contribuer à un tel programme.

L’e-learning est un outil particulièrement adapté à cette sensibilisation, cette préparation et cet accompagnement aux changements de métiers qu’implique le digital.Les contenus pédagogiques sont un moyen de faire comprendre les enjeux et les impacts du digital : nouveaux métiers, nouveaux marchés, nouveaux outils, adaptation permanente aux évolutions technologiques.

Dans sa forme, l’e-learning illustre pour les apprenants cette forme nouvelle de relation de travail connectée. Sa portabilité sur les supports mobiles permet de se familiariser à ces outils qui sont partie intégrante de la transformation digitale. Et, sans pour autant écarter l’intérêt de la formation présentielle, il serait paradoxal de vouloir sensibiliser au digital sans utiliser sa forme pédagogique qu’est l’e-learning.La mise à disposition en libre accès de supports de formation sur le digital est aussi un moyen d’identifier, à travers l’analyse que permet un LMS, ceux qui pourront être les meilleurs ambassadeurs de cette transformation.

En outre, La rapidité de réalisation d’un module e-learning et de sa mise à jour répond parfaitement aux besoins d’adaptation des connaissances qu’entraîne l’entrée dans un cycle de changement permanent annoncée par les experts de la transformation digitale.

Les perspectives

La formation en ligne donne une grande souplesse à la fois dans son fonctionnement et par la diversité des objets pédagogiques pouvant se présenter sur un LMS.Les perspectives d’évolution de l’e-learning qu’il faut envisager sont notamment :

  • Une très grande diversité des objets pédagogiques proposés, didactiques, diplômants, ludiques, animés, interactifs et de durées diverses,
  • Des sources pédagogiques multiples : externes et grand public, internes et cadrées pédagogiquement ou, au contraire, diffuses dans l’entreprise, chaque métier pouvant concevoir et faire mettre en ligne ses propres modules e-learning,
  • L’ouverture des frontières entre communication et formation, des messages vidéo pouvant parfaitement s’intégrer sur un LMS à côté des objets pédagogiques.L’e-learning a donc de belles perspectives de développement et d’évolution, particulièrement dans le contexte de transition numérique.

Publié dans IT Expert